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La croissance explosive de la puissance informatique — IA, HPC, cloud, edge computing — met sous pression les infrastructures IT traditionnelles. Alors que les processeurs et GPU consomment toujours plus d’énergie, les systèmes de refroidissement à air montrent leurs limites.
C’est dans ce contexte que l’immersion cooling, ou refroidissement par immersion, s’impose comme une technologie de rupture, capable de réduire drastiquement la consommation énergétique tout en augmentant la densité de calcul.
Découvrez dans cet article ce qu’est réellement l’immersion cooling, comment cela fonctionne, quels sont ses avantages, ses contraintes et pourquoi cette technologie est en train de transformer l’industrie.
Qu’est-ce que l’immersion cooling ?
L’immersion cooling est une technologie consistant à plonger directement des composants électroniques (serveurs, GPU, ASIC) dans un liquide diélectrique, c’est-à-dire un fluide non conducteur d’électricité.
Ce liquide a deux propriétés essentielles :
Le refroidissement ne se fait donc plus par circulation d’air ou par ventilation mécanique, mais par transfert thermique direct entre le matériel et le fluide.
Il existe deux grandes familles :
➡ Single-phase immersion cooling
Le liquide reste sous forme liquide ; il circule, se réchauffe, puis passe dans un échangeur thermique pour être refroidi.
➡ Two-phase immersion cooling
Le liquide bout au contact des composants chauds, créant une vapeur qui se condense ensuite dans un système de refroidissement.
Ce procédé offre une efficacité thermique exceptionnelle.

Pourquoi l’immersion cooling change la donne ?
Le refroidissement traditionnel à air repose sur des ventilateurs, des flux d’air forcés et un contrôle fin de la température ambiante. Or, ce modèle atteint aujourd’hui ses limites. L’immersion cooling apporte des avantages décisifs :
✔ Réduction massive de la consommation énergétique
Un data center en immersion peut atteindre un PUE proche de 1.03 à 1.1, contre 1.4 à 1.7 en refroidissement à air.
✔ Densité de puissance beaucoup plus élevée
Là où le refroidissement à air bloque autour de 15–20 kW par rack, l’immersion permet facilement de dépasser les 80 à 100 kW par rack, voire davantage pour des installations HPC ou IA.
✔ Réduction drastique du bruit et des vibrations
Plus de ventilateurs dans les serveurs, moins de turbulence d’air, pour un environnement plus silencieux et stable.
✔ Durée de vie prolongée des composants
L’absence de poussière, d’humidité et de variations brutales de température améliore la fiabilité du matériel électronique.
✔ Installation compacte et évolutive
L’immersion permet de réduire la taille des salles, la complexité de climatisation et la dispersion thermique.

Comment fonctionne l’immersion cooling ?
Le principe est simple, mais l’ingénierie est pointue.
Étape 1 — Les serveurs sont placés dans une cuve
Ils peuvent être:
Étape 2 — Remplissage avec un liquide diélectrique
Ce fluide peut être :
Étape 3 — Absorption de la chaleur
Le liquide absorbe la chaleur directement au contact des composants.
Étape 4 — Échange thermique
Le fluide chaud passe ensuite dans un échangeur thermique externe.
Étape 5 — Re-circulation
Le fluide refroidi retourne dans la cuve pour un cycle continu.
🛠️ Entretien des serveurs et gestion des données
Le refroidissement par immersion modifie la manière d’intervenir sur le matériel, mais il ne complique pas la gestion des données. Les serveurs sont plongés dans un fluide diélectrique non conducteur, ce qui impose quelques adaptations : lors d’une opération de maintenance, le technicien retire simplement le serveur de la cuve, le laisse s’égoutter, puis procède aux remplacements de composants comme dans un environnement traditionnel. Le fluide, stable et propre, protège les composants de la poussière, de l’humidité et des variations thermiques, ce qui réduit la fréquence des interventions.
Sur le plan logiciel, rien ne change : sauvegardes, réplication, sécurité, monitoring et gestion réseau restent identiques à celles d’un datacenter classique. Le refroidissement par immersion optimise la stabilité thermique sans modifier la logique d’exploitation des données ou des applications. Les cuves et les fluides exigent cependant un suivi spécifique — contrôle du niveau, propreté, circulation et performance de l’échangeur thermique — mais ces opérations sont planifiées et standardisées.
Les limites et points de vigilance
Qui utilise déjà l’immersion cooling ?
L’immersion cooling est aujourd’hui adopté par :
Conclusion
L’immersion cooling représente bien plus qu’une innovation : c’est un changement de paradigme pour l’ensemble du secteur IT. Capable de réduire la consommation énergétique, d’augmenter la densité de calcul et de prolonger la durée de vie des équipements, cette technologie répond parfaitement aux enjeux actuels : explosion des besoins en IA, pression sur les coûts d’énergie, saturation des data centers, exigences environnementales.
Loin d’être une solution de niche, l’immersion cooling s’impose progressivement comme le futur standard pour les infrastructures critiques, les environnements HPC et les déploiements IA de nouvelle génération.